Il existe plusieurs variétés de sapindus, saponaria, trifoliatus, mériami, rarak, mukorossi et bien d’autres. Tous ces arbres sont originaires d’Asie, Inde et Népal, principalement des régions de l’Himalaya. Tous les sapindus sont dits " arbres à savon " ou " arbre à savon de l’Himalaya " . Certaines espèces servent comme arbres ornementaux. On les trouve très facilement en France. Les deux espèces principales sont le sapindus trifoliatus et le mukorossi. Celui qui nous intéresse est le sapindus mukorossi. Il a été acclimaté dans divers pays. Autour de la Méditerranée, on le trouve principalement en Algérie. Ces arbres peuvent atteindre une hauteur de quinze mètres. Les fruits de ces arbres plus communément appelées “ noix de lavage “ ont la forme d’une boule d’un vert clair, lorsqu’elles sont encore sur l’arbre, puis d’un brun roux une fois mures. La coque contient une substance un peu collante appelée saponin, qui opère comme du savon. Lorsque les coques entrent en contact avec l’eau, ce savon naturel se dissout et génère une solution savonneuse douce. L’utilisation de la coque ne souffre d’aucune transformation industrielle. Elle est donc utilisée telle qu’elle se présente une fois séchée.
Les saponines se retrouvent en quantité variable dans de nombreuses plantes (feuilles, troncs, fruits ou graines). Le sapindus fait partie de ces plantes.
Sa richesse en saponines le préserve naturellement contre les insectes, champignons ou maladies ce qui fait qu’il peut-être utilisé sans traitements pesticides ou engrais. Il est considéré sur les contreforts de l’Himalaya (jusqu’à 1500m) pour lutter contre l’érosion des sols en occupant des terrains pauvres tout en fournissant un revenu durable aux populations locales. Ces populations locales utilisent les coques depuis des siècles pour laver leur linge, et la toilette du corps. Ce commerce est donc ancien et se chiffre par tonnes y compris à l’exportation.
À un certain moment, les plantations tendirent à diminuer, les populations locales aisées consommant de plus en plus de lessives chimiques (mode oblige). Des arbres furent arrachés et remplacés par d’autres cultures. L’ouverture, sur les marchés européens principalement, a relancé cette production. La commercialisation a recommencé depuis peu, moins de deux ans. C’est le phénomène BIO-ECOLO qui en est le vecteur. Dès les débuts, en vente par correspondance et à présent dans les boutiques BIO et par Internet. Les saponines, non nocives pour l’environnement, contribuent à lutter contre une certaine pollution créée par les détergents.
De nombreux sites Internet traitent du sujet. Nous en avons choisi un à but non commercial, duquel nous avons extrait la quintessence de cet article. Mais tous traitent succinctement du sujet.
L’Algérie, au début du XXe siècle préconisait l’intensification du sapindus (Journal la Quinzaine Coloniale de juin 1908). Je vous livre ce texte :
Culture de l'Olivier, du Sapindus et de l'Oranger en Algérie.
— " Le distingué président, de la Société des Agriculteurs d'Algérie a longuement entretenu ses confrères des observations intéressantes agricoles qu'il a pu faire ces dernières années concernant la culture de ces végétaux. Il les engage fortement à, transformer progressivement leurs cultures de vignes et à établir les cultures intensives qui abrègent considérablement: des cultures d'attente. Il conseille la culture de l'olive dans les champs de vigne et la plantation en grand du Savonnier (Sapindus}. Cet arbre est de grand avenir car sa zone de croissance est restreinte et, devant la disparition progressive du bois de Panama (*), il n'y a pas à craindre de surproduction. De même beaucoup d'espèces favorables pourraient être cultivées avec de bonnes variétés greffées d'orangers et de mandariniers, et la consommation française pourrait bientôt être affranchie de l'importation espagnole. Ce mémoire très remarquable d'un travailleur est à méditer par tous les colons. " EM. P
(*) – ou savonnier, contient également des saponines. Il est toujours utilisé, dans la fabrication des shampoings par exemple.
Rapporté par Roland Pêtre